Percevoir, c’est laisser s’échapper le superflu pour ne garder que l’essentiel, celui qui s’inscrit dans la mémoire.
Il y a plus de vingt-cinq ans, René Guignard nous a transmis le goût du regard attentif et de l’exigence en peinture. Aujourd’hui, alors qu’il est éprouvé dans sa santé, nous nous sommes fixé un rendez-vous particulier. Trois voix, trois parcours, trois manières de poursuivre un même élan. L’un parle de la ligne et de la surface, l’autre de la matière et du geste, le troisième de l’exigence qui se prolonge dans l’espace. Ensemble, nous partageons ce qui, depuis tant d’années, continue de nous relier : la volonté et le plaisir de continuer à chercher.
« Percevoir, c’est laisser s’échapper le superflu pour ne garder que l’essentiel, celui qui s’inscrit dans la mémoire. La pensée doit toujours partir de ce qui est irréductible. En peinture, ce point de départ se trouve dans la ligne et la surface. A quoi sert l’art ? A mesurer la qualité de nos relations avec la réalité. Et qu’est-ce qu’il rapporte ? Chacun peut en juger. Quoi qu’il advienne du résultat de mon travail, je sais au moins devoir à la peinture de ne jamais m’être ennuyé dans la vie. »
René Guignard
« Je dessine, je grave, je peins. C’est ma manière d’être là, de chercher ce que je ne parviens pas à nommer. La nature me donne des pistes, mais ce que je cherche est souvent ailleurs et flou. Parfois, un détail, un élan me font croire que je touche quelque chose. Alors je poursuis. Mon travail est fait de matière et d’outils. Un crayon, un pinceau, une gouge parfois, et surtout : des moments passés à chercher, à douter et à recommencer. Un tableau, c’est un objet. Il a été tenu, touché, corrigé. Rien ne se fait en un clic. Il y a l’effort, la main, le regard, et un peu de ce que je suis. »
Christophe Genoud
« Je dois à René cette exigence du regard, cette attention portée à la qualité d’une ligne, un fondement qui me paraît si essentiel. La ligne devient parcours, cheminement, direction. Elle contient toutes les inflexions possibles : de l’élan le plus ferme à la tension la plus subtile, jusqu’à la plus fine fragilité. Cette même exigence peut se prolonger dans l’espace. Un bois taillé naît d’une succession de décisions, d’enlèvements et d’ajustements choisis qui donnent corps. Tout nous ramène à ce qui nous articule, à ce que nous cherchons à frôler : ce qui nous ébranle, nous émerveille, sans que nous en comprenions toujours la raison. C’est là que réside la magie, celle de notre propre humanité. »
Pierre-Alain Morel
Vernissage jeudi 22.01.2025, à 18 h
Présentation de Walter Tschopp, ancien conservateur au Musée d’art et d’histoire de Neuchâtel
Visites d'exposition
Visites d’exposition avec les artistes les dimanches 25 et 31 janvier 2026 à 15 h
Horaires
Jeudi, vendredi, samedi 14 h - 18 h
Dimanche et fériés 11 h - 17 h

